Parcours Phonebook - Les cabines prévues
Etape 1 = 13h - 4 Place du colonel Fabien (Paris 19)
Etape 2 = 13h10 - 19 rue Louis Blanc (Paris 10)
Etape 3 = 13h25 - 47 rue Lucien Sampaix-Quai de Valmy (Paris 10)
Etape 4 = 13h35 - 1 rue Yves Toudic (Paris 10)
Etape 5 = 13h45 - 13 avenue de la République (Paris 11)
Etape 6 = 14h - 13 Boulevard Beaumarchais (Paris 4)
Etape 7 = 14h10 - 41 Boulevard Bourdon (Paris 4)
Etape 8 = 14h20 - 11 Boulevard Henri IV (Paris 4)
Plus d'autres cabines sur le chemin...
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78. 13h28 - Les fabuleuses aventures d’un indien malchanceux qui devient milliardaire - Vikas Swarup - 19 rue Louis Blanc Paris 10
70. 13H40 - Mes années folles - Dalio - 1 rue Yves Toudic - Paris 10
71. 13h41 - Le nègre et l'amiral - Raphael Confiant - 1 rue Yves Toudic - Paris 10
72. 13h42 - La belle jardinière - Eric Holder - 1 rue Yves Toudic - Paris 10
73. 13h43 - Mortelle - Christopher Franck - 1 rue Yves Toudic - Paris 10
74. 14h20 - Les pensées - Oscar Wilde - 34 Bld Henri IV - Paris 4
15h30 - Des livres dans une cabine mais pas lachés par Phonebook
Little Kevin - Coyote - Métro Père Lachaise
75. 17h17 - lecul de judas - Antonio Lobo Antunes - 25 Bld Bourdon - Paris 4
76. 17h25 - Le neveu d'Amérique - Luis sepulveda - 21 Bld Bourdon - Paris 4
64.13H15 - 'Dérives sur le Nil' - Naguib Mahfouz - 19 Rue Louis Blanc Paris 10
65.13h30 - 'Dara' - Patrick Besson - 1 Rue Yves Toudic Paris 10
66.13h31 - 'La première femme' - 1 Rue Yves Toudic Paris 10
67.13h32 - 'Tous les matins du monde' - Pascal Quignard - 1 Rue Yves Toudic Paris 10
68.13h33 - 'Vétérinaires' - Bernard Lamarche-Vadel - 1 Rue Yves Toudic Paris 10
69.17h30 - 'Du plus loin de l'oubli' -¨Patrick Modiano - 11 Boulevard Henri IV Paris 4
70.18h - 'Le vaisseau des morts' - B.Traven - 11 Place de l'Hotel de ville Paris 4
71.18h30 - 'Brèves de comptoir' - Jean-Marie Gourio - 1 Rue Yves Toudic Paris 10
57.13h28 - 'O vous, frêres humains' - Albert Cohen - 19 rue Louis blanc - Paris 10
58.13h40 - 'Les vestiges du jour' - Ishigura - 47 rue lucien sampaix - Paris 10
59.13h48 - 'Tout à l'ego' - Tonino Benacquista - 1 rue Yves Toudic - Paris 10
60.13h51 - 'Harol et Maude' - Colin Higgins - 1 rue Yves Toudic - Paris 10
61.14h15 - 'La vierge froide et autres racontars' - Jorn Riel - 34 Bld Henri IV - Paris 4
62.15h20 - 'La chambre obscure - Narayan - 13 Bld des filles du calvaire - Paris 3
63.16h40 - 'Villa triste' - Patrick Modiano - 1 rue Yves Toudic - Paris 10
50.13h06 - 'Les pionniers de l'aventure humaine' - Boucq - 19 rue Louis Blanc Paris 10 (non indiquée*)
51.13h18 - 'Bar 2000' - Stefano Benni - 47 rue Lucien Sampaix/Quai de Valmy Paris 10 (non indiquée*)
52.13h30 - 'Rue des boutiques obscures' - Patrick Modiano - 1 rue Yves Toudic Paris 10
53.13h35 - 'Ridicule' - Rémi Waterhouse - 1 rue Yves Toudic Paris 10
54.18h - 'Crocodiles' - Philippe Djian - 23 Bld Richard Lenoir Paris 11 (non indiquée*)
Soyez vigilant !
VelBook ?
Retour rue Yves Toudic - Paris 10 (top cabine)
55.18h25 - 'La triste fin du petit enfant huitre et autres histoires' - Tim Burton - 1 rue Yves Toudic Paris 10
56.18h26 - 'Le trésor de la sierra madre' - B.Traven - 1 rue Yves Toudic Paris 10
18h30 - Cabine de lecture 1 - 1 rue Yves Toudic Paris 10
18h35 - Cabine de lecture 2 - 1 rue Yves Toudic Paris 10
Ce n'est d'abord qu'une succession de contraintes matérielles toujours un peu embarrassées :
la lourde porte hypocrite dont on ne sait jamais s'il faut la pousser-tirer ou la tirer-pousser ;
la carte magnétique à retrouver entre les tickets de métro et le permis de conduire.
- Contient-elle encore assez d'unités ? Puis, le regard rivé sur le petit écran, obéir aux
consignes : décrochez... attendez...
Dans l'espace clos, trop étroit et déjà embué, on se tient ramassé, crispé, pas à l'aise. Le
pianotage du numéro sur les touches métalliques déclenche des sonorités aigrelettes et
froides.
On se sent captif, dans le parallélépipède rectangle, moins isolé que prisonnier. En
même temps, on sait qu'il y a là un rite initiatique : il faut ces gestes d'obédience au
mécanisme raide pour accéder à la chaleur la plus intime, la plus désemparée la voix
humaine.
D'ailleurs, les sons progressent insensiblement vers ce miracle : à l'écho glacial du
pianotage succède une espèce de chanson ombilicale modulée qui vous conduit au
point d'attache enfin, les coups d'appel plus graves, en battements de coeur, et leur
interruption comme une délivrance.
C'est juste à ce moment-là qu'on relève la tête. Les premiers mots viennent avec une
banalité exquise, un faux détachement
« Oui, c'est moi — oui, ça s'est bien passé — je suis juste à côté du petit café, tu sais,
place Saint-Sulpice ».
Ce n'est pas ce que l'on dit qui compte, mais ce qu'on entend. C'est fou comme la voix
seule peut dire d'une personne qu'on aime de sa tristesse, de sa fatigue, de sa fragilité,
de son intensité à vivre, de sa joie. Sans les gestes, c'est la pudeur qui disparaît, la
transparence qui s'installe.
Au-dessus du bloc téléphonique bêtement gris s'éveille alors une autre transparence.
On voit soudain le trottoir devant soi, et le kiosque à journaux, les gosses qui patinent.
Cette façon d'accueillir tout à coup l'au-delà de la vitre est très douce et magique :
c'est comme si le paysage naissait avec la voix lointaine. Un sourire vient aux lèvres.
La cabine se fait légère, et n'est plus que de verre. La voix si près si loin vous dit que Paris
n'est plus un exil, que les pigeons s'envolent sur les bancs, que l'acier a perdu.
Philippe Delerm - La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules (Gallimard 1997)